La saga Weber
"ou comment les mythes naissent aux U.S.A."

Toutes deux proposant des produits de loisir, d’extérieur, qui chauffent et qui fument mais pas pour les mêmes raisons…
Toutes les deux issues des cerveaux fertiles de créateurs géniaux qui ne savaient probablement pas que leurs bricolages initiaux allaient donner naissance à des mastodontes du monde capitaliste libre.
Toutes les deux étant des entreprises familiales et qui le sont restées très longtemps.
En 1952, Georges Stephen est le boss d’une entreprise de travaux sidérurgiques Weber Bros Chicago Metal Works : il commence à avoir des moyens, il est généreux et aime partager son succès. Il a aussi eu 12 enfants avec sa femme Marge. Il a donc du monde à nourrir.
Dans son jardin, il construit un barbecue en briques, avec son fils ainé Jim. Et l’inauguration se solde par… un fiasco. Le vent souffle, le foyer calcine les viandes, il ne contrôle rien et est furieux contre son nouveau BBQ en bâti (que le management de Weber est allé récupérer brique par brique à l’ancien domicile de Georges pour le remonter à l’entrée du siège social de Weber à Chicago).
Mais Georges a plus d’une idée dans son sac. Sa société de travaux métalliques construit les bouées flottantes du lac Michigan et un matin de navigation, la vision est évidente : en couper une en deux, deux orifices pour générer un flux d’air contrôlable, trois pieds et surtout un couvercle pour ne pas reproduire le résultat récent…
Son nouveau BBQ fonctionne à merveille et lui apporte toute satisfaction. Car Georges a toujours voulu créer et développer un produit, issu de son imagination, c’est une ambition qu’il caresse depuis longtemps et qu’il peut envisager au vue de la demande de ses voisins et amis. Il en produit plusieurs artisanalement et envisage un autre scénario dès que des General Stores lui demandent des volumes croissants.
C’est le début d’une saga épique et passionnante qui coïncide avec la naissance d’une société des loisirs sur le sol américain : les Harley-Davidson vont évoluer, séduire les stars et les motards du dimanche ; les barbecues Weber vont être la signature statutaire de tous les jardins américains dès la fin de années 50 et le symbole d’une Amérique décomplexée, tournée sur les valeurs familiales et communautaires. Le Weber devient un reflet de position social autant que le gage de rassemblement réussis… c’est une des clefs de son succès.